Benoît de Brettes explore dans ses images l'indéfini, et par là les limites de la représentation occidentale de la réalité et de l'identité. Le non définissable par essence, ni un fini en extension ni un infini en réduction. Être dans le réel, se laisser prendre par lui et en montrer par la technique la plus définissante possible, la photographie, son indéfini, son indétermination. Non décrire le monde mais montrer son apparition, son origine, dans les traces d'Anaximandre et des penseurs taoïstes.

Expérimenter un monde libéré de tout repère informatif. Sortir de ses zones de confort en ne définissant plus le réel, mais en se déprenant de toute connaissance, des chaînes logiques, du sens, des mots, du qu'est-ce que c'est. Être avec le monde, indécidable et non appréhensible, tel qu'il est en lui-même et non dans la pensée, les craintes ou les aspirations que nous cessons de projeter sur lui. Pouvoir aboutir ainsi à se libérer de ce qui nous bloque dans des distinctions enfermantes, des identités tranchantes.